Panique au congrès (Cletus Kasady)

Un congrès scientifique avait lieu à New York traitant des avancés dans le domaine médical. De nombreuses sociétés se présentèrent pour montrer leur produit ou leur idée devant un public de curieux. Des hommes d'affaires venus voir le fruit des recherches de leurs concurrents ou pour dénicher l'invention du siècle qui mérite d'investir beaucoup pour gagner encore plus d'argent, des politiciens comme le Sous-Secrétaire à la Santé et son collègue le directeur des Instituts Nationaux de la Santé, plusieurs directeurs d'hôpitaux et cliniques ainsi qu'une poignée de journalistes constituent cette assemblée. Attablés dans la salle de spectacle d'un grand restaurant New-yorkais, ces personnes assistaient aux démonstrations et explications des différentes inventés que leur inventeur présentaient avec fierté. Le représentant d'une société pharmaceutique faisait un discours sur l'efficacité de son traitement contre des maladies exotiques puis ce fut le tour d'un biologiste expliquant les progrès de son entreprise en matière de cryothérapie.

Ce fut surtout la présence de la Stark Industries et plus précisément celle de son président directeur général Tony Stark qui représentait la grande nouveauté de ce congrès. Pour la première fois, sa société participait à cette réunion. Evidemment, cela attira la curiosité du public. Les journalistes se demandèrent s'ils allaient avoir un scoop, les hommes d'affaires trépignaient d'impatience de voir l'invention de ce brillant concepteur et les politiciens ne comprirent pas la raison de la présence d'un vendeur d'armes dans un congrès parlant de santé. Pourtant, cela faisait déjà plusieurs jours que Tony Stark venait d'annoncer officiellement la production et la vente d'armes de son entreprise. Très rapidement, on ne parla quasiment que de lui. Les actions de sa société avait chuté contrairement à sa popularité auprès du grand public. Stark était devenu une star uniquement à cause de ce qu'aucun marchand d'armes n'avaient encore fait. Certains saluèrent son geste comme les associations voulant arrêter la circulation libre d'armes à feu et des hommes politiques souhaitant profiter de sa popularité pour se faire de la publicité. Le Dalaï Lama lui-même félicita cet acte après qu'un journaliste lui ai demandé son avis sur la question. De hippies s'étant installés devant les locaux de la société parlèrent même de lui remettre le Prix Nobel de la Paix. Mais d'autres, plus pessimiste, soulevèrent la question de la raison d'un tel changement de politique. Et si tout cela n'était qu'un gros coup de pub ? Veut-il faire croire qu'après un demi-siècle de ventes d'armes, Stark Industries peut cesser la production du jour au lendemain ? Autant de questions ou d'avis qui secouèrent les esprits.

« Mesdames et messieurs, je vous demande à tous d'accueillir chaleureusement monsieur Tony Stark ! »

Clama le maître des festivités en s'écartant du micro faisant face aux spectateurs. Ces derniers applaudirent le milliardaire qui fit son apparition sur la scène. Il salua la foule et se plaça devant le micro. Sa vie avait été bouleversée il y a un peu plus de trois mois lorsqu'il était l'otage d'un groupe terroriste. Le génie en armement avait conçut une armure de combat avec des pièces provenant d'armes que ses malfaiteurs lui avaient fournit pour qu'il construise un missile. Cette tenue faite de bric et de broc lui avait permit de s'enfuir puis, reprenant le même principe, avait été améliorée dans le plus grand secret. Tony Stark venait de créer Iron Man. La seule apparition du vengeur doré s'était passée dans les locaux de la Stark Tower. Autant dire qu'Iron Man ne dépasse même pas le statut de mythe urbain. Presque personne ne connaît Iron Man et en cela, c'est parfait. Tony ne tient pas à attirer l'attention sur lui ou sur son invention. Pour le moment, il n'est que le chouchou des médias pour avoir cesser la production d'armes.

« Merci ! C'est un grand honneur pour moi de participer à ce congrès. Symboliquement parlant, c'est très important. Je ne viens pas vous présenter le dernier cri en matière de mort et de destruction. Non ! Je suis là pour parler d'une invention qui pourra, je l'espère, donner une vie meilleure à de nombreux malades. »

Il appuya sur une télécommande qui afficha, derrière lui, la projection d'une puce électronique.

« Le projet Acturion n'était qu'une idée secondaire dans la liste des innovations Stark Industries. La priorité se portait sur les armes. Acturion, il faut l'avouer, se contentait de faire bonne impression en trouvant un moyen de rendre leur dignité aux soldats ayant perdu un membre. J'ai dernièrement, avec la fermeture de la production d'armes, décidé de donner à ce projet tout le soutien nécessaire à son aboutissement. Une puce placée dans la nuque permet de contrôler instinctivement un système électronique simple relié à cette dernière. L'idée est de donner aux personnes ayant perdu un membre de pouvoir actionner une prothèse robotique. »

Un soldat en uniforme se présenta sur la scène et, sans rien dire, baissa le manche droit de sa veste. Les doigts de bras articulé en plastique firent quelques mouvements simples jusqu'à se refermer en pointant le pouce en l'air.

« Comme vous pouvez le voir, ce soldat qui avait perdu son bras depuis plus de deux ans peut à nouveau être droitier. Le système est encore primaire ce qui ne permet que des fonctions simples mais j'ai espoir que très bientôt, Acturion pourra remplacer intégralement les membres perdus que même un violoniste de talent puisse, sans contrainte, rejouer de son instrument ! Il sera peut-être même possible de permettre aux personnes paralysées partiellement ou intégralement de pouvoir agir aussi librement que n'importe quel être humain ! »